Mohammed et Aisha, la meilleure histoire d'amour de l'univers !

Prêche du 15 février 2019 : Mohammed et Aisha .. La meilleure histoire d'amour de l'univers !

Cheikh Mahmoud imam de l'institut Niçois En-nour Nice

Nous savons tous que parmi les histoires d'amour les plus célèbres de l'histoire figurent Antar et Abli, Qais et Lili, Roméo et Juliette, mais il y a une histoire d'amour qui est plus belle que ces histoires précédentes et à laquelle beaucoup de gens ne prêtent pas attention : l'histoire d'amour du Prophète (ﷺ) et Aisha.

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وَمِنْ ءَايَٰتِهِۦٓ أَنْ خَلَقَ لَكُم مِّنْ أَنفُسِكُمْ أَزْوَٰجًۭا لِّتَسْكُنُوٓا۟ إِلَيْهَا وَجَعَلَ بَيْنَكُم مَّوَدَّةًۭ وَرَحْمَةً ۚ إِنَّ فِى ذَٰلِكَ لَءَايَٰتٍۢ لِّقَوْمٍۢ يَتَفَكَّرُونَ

Et parmi Ses signes Il a créé de vous, pour vous, des épouses pour que vous viviez en tranquillité avec elles et Il a mis entre vous de l'affection et de la bonté. Il y a en cela des preuves pour des gens qui réfléchissent.

 

1) La majesté de la Lune

Alors que le Prophète (ﷺ) raccommodait ses chaussures (car il aidait aux tâches ménagères, à bon entendeur…), il remarqua que son épouse Aisha (que Dieu soit satisfait d’elle) l’observait. Il lui demanda :

  • Que se passe-t-il ?
  • Si Abu Bukair Al-Huthali, le poète, t’avait vue, il aurait su que son poème était pour toi.
  • Qu’a dit le poète ?
  • Abu Bukair a dit que si on admirait la majesté de la Lune, elle scintillerait et illuminerait le monde pour être vue par tous.

Le Prophète (ﷺ) se leva alors, se dirigea vers Aisha, l’embrassa entre les yeux et dit :

  • Wallahi ya Aisha (je jure par Dieu, ô Aisha), c’est ce que tu es pour moi et plus encore.

2) La trace des lèvres

Dans un hadith (parole, acte ou jugement du Prophète) rapporté par Muslim, Aisha raconte :

Quand je buvais quelque chose, (…) puis que je le donnais à boire au Prophète (ﷺ), il buvait en posant ses lèvres là où j’avais mis les miennes. Il en faisait de même lorsqu’il mangeait après elle, prolongeant ainsi leur connexion jusque dans ces détails.

3) Le nœud fermement noué

Le Prophète Muhammad (ﷺ) n’hésitait pas à exprimer son amour à son épouse Aisha. Elle lui demanda comment était son amour pour elle, ce à quoi il répondit : « Comme un nœud fermement attaché. »
Parfois, elle lui demandait : « Comment est le nœud ? »
Il la rassurait alors : « Aussi solide qu’au premier jour ».

Mon cœur fond. Loin des coups de foudre et des feux de paille, il s’agit ici d’un amour qui ne s’amenuise pas avec le temps, mais au contraire qui grandit…

4) Déclaration publique

Le Prophète (ﷺ) n’avait pas non plus peur d’affirmer publiquement son amour. Un de ses Compagnons, Amr Ibn Al-Ass, raconte dans un hadith rapporté par Bukhari :

  • J’ai dit au Prophète : « Quelle est la personne que tu aimes le plus ? »
  • Il m’a répondu : « Aisha ».
  • Je lui ai dit : « Et parmi les hommes ? »
  • Il m’a répondu : « Son père » (Abou Bakr). […]

Même en citant Abou Bakr, son plus proche compagnon, il l’a fait en mentionnant son lien de parenté avec sa bien-aimée, Aisha.

Aicha (رضي الله عنها) rapporte :

  • Le Messager d’Allah ﷺ a dit : « Certes je sais lorsque tu es fâchée et lorsque tu es satisfaite. »
  • Je (Aicha) lui dit : « Et comment sais-tu cela Ô Envoyé d’Allah ? »
  • « Lorsque tu es satisfaite tu dis : “Si, par le Seigneur de Mouhammad !” mais lorsque tu n’est pas contente tu dis : “Non, par le Seigneur de Ibrahim !” »
  • Je répondit : « Oui, certes, mais je ne délaisse rien d’autre que ton nom.»

[Sahih al-Bukhari 6078]

5) L’épisode du collier

En islam, lorsque, pour différentes raisons, nous ne pouvons pas faire les ablutions qui précèdent la prière avec de l’eau, nous pouvons procéder à une ablution sèche appelée « tayamum », avec de la terre ou du sable. […]

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يَٰٓأَيُّهَا ٱلَّذِينَ ءَامَنُوا۟ لَا تَقْرَبُوا۟ ٱلصَّلَوٰةَ وَأَنتُمْ سُكَٰرَىٰ حَتَّىٰ تَعْلَمُوا۟ مَا تَقُولُونَ وَلَا جُنُبًا إِلَّا عَابِرِى سَبِيلٍ حَتَّىٰ تَغْتَسِلُوا۟ ۚ وَإِن كُنتُم مَّرْضَىٰٓ أَوْ عَلَىٰ سَفَرٍ أَوْ جَآءَ أَحَدٌۭ مِّنكُم مِّنَ ٱلْغَآئِطِ أَوْ لَٰمَسْتُمُ ٱلنِّسَآءَ فَلَمْ تَجِدُوا۟ مَآءًۭ فَتَيَمَّمُوا۟ صَعِيدًۭا طَيِّبًۭا فَٱمْسَحُوا۟ بِوُجُوهِكُمْ وَأَيْدِيكُمْ ۗ إِنَّ ٱللَّهَ كَانَ عَفُوًّا غَفُورًا

O les croyants! N'approchez pas de la Salât alors que vous êtes ivres jusqu'à ce que vous compreniez ce que vous dites, et aussi quand vous êtes en état d'impureté [pollués] - à moins que vous ne soyez en voyage - jusqu'à ce que vous ayez pris un bain rituel. Si vous êtes malades ou en voyage, ou si l'un de vous revient du lieu où il a fait ses besoins, ou si vous avez touché à des femmes et que vous ne trouviez pas d'eau, alors recourez à une terre pure, et passez-vous-en sur vos visages et sur vos mains. Allah, en vérité, est Indulgent et Pardonneur.

Ce que nous ignorons souvent, c’est que le verset accordant cette facilité aux musulman·e·s a été révélé suite à ce que nous appelons « l’épisode du collier », relaté dans le Sahih Muslim.

Aisha avait accompagné le Prophète (ﷺ) lors d’une expédition. L’armée fit une halte au moment de la prière du soir et s’apprêtait à repartir lorsque Aisha réalisa qu’elle avait perdu le collier qu’elle portait. Quelle fut la réaction du Prophète (ﷺ), sachant qu’ils se trouvaient dans une région désertique et qu’il n’y avait pas de point d’eau à proximité ? Remit-il les troupes en route pour trouver un point d’eau auprès duquel passer la nuit et faire leurs ablutions pour pouvoir prier ? Non. Malgré les protestations de ses Compagnons qui trouvaient le motif de cette halte futile, le Prophète (ﷺ) fit établir le camp à cet endroit, et envoya ses Compagnons à la recherche du collier dans les sables du désert, pour réconforter son épouse. Tel était le Prophète (ﷺ) : il n’hésitait pas à interrompre la marche d’une troupe entière, en temps d’hostilité, dans une région désertique où il n’y avait pas de point d’eau auprès duquel établir un camp ; tout cela pour retrouver le collier perdu de sa femme Aisha.

Une mésentente a eu lieu, le Prophète (ﷺ) lui demanda alors : Qui souhaiterais-tu en tant qu’arbitre entre toi et moi ? Accepterais-tu que ce soit Abou Bakr qui est son père ! (le père de ‘Aïcha). Elle accepta alors Abou Bakr رضي الله عنه.

À notre époque, le père de l’épouse ne peut être un arbitre, il est le plus souvent un adversaire ! Il fera triompher sa fille sur son gendre. Mais là, il s’agit d’Abou Bakr رضي الله عنه !

Abou Bakr رضي الله عنه est alors venu et le Prophète (ﷺ) lui demanda : "Préfères-tu que ce soit toi ou moi qui lui explique;"
Elle رضي الله عنها lui répondit : "C’est toi qui expliques, mais ne dis que la vérité; Et dit-il autre chose que la vérité ?"
Elle était en colère. Elle رضي الله عنها lui dit : "C’est toi qui expliques, mais ne dis que la vérité;"

Abou Bakr رضي الله عنه n’y croyait pas !
Il se leva pour la corriger en lui disant : "Ô ennemie de sa propre personne ! Dit-il autre chose que la vérité !?"
Il رضي الله عنه craignait que le Prophète (ﷺ) se mette en colère contre elle et qu’il l’a divorce puis que son affiliation au Messager d’Allâh صلى الله عليه وسلم s’interrompt - "c’est une affaire très grave !" - ou que le Messager صلى الله عليه وسلم se mette en colère contre elle et qu’Allâh se mette en colère, puis qu’elle ne réussisse en rien après cela.

Il s’est donc levé pour la corriger en présence du Messager صلى الله عليه وسلم mais le Prophète (ﷺ) ne l’a pas convoqué pour qu’il soit un adversaire contre elle ou pour qu’il parle en son nom, mais plutôt pour qu’il arbitre entre elle et lui. Ainsi lorsqu’il devint un adversaire, ‘Aïcha رضي الله عنها n’a trouvé de refuge qu’auprès du Messager d’Allâh, alors qu’il est un adversaire et un juge. Elle est partie se réfugier derrière le dos du Prophète صلى الله عليه وسلم alors qu’il repoussait Abou Bakr رضي الله عنه en lui disant : "Nous ne t’avons pas conviés pour cela; C’est-à-dire que je ne t’ai pas convoqué pour la punir, j’aurais pu la punir moi-même; mais nous ne t’avons pas convié pour cela."

Abou Bakr رضي الله عنه s’en alla alors en colère et resta à tourner autour de leur demeure.
Lorsqu’Abou Bakr رضي الله عنه s’en alla, le Prophète (ﷺ) se tourna alors…
Allâh l’a décrit dans Son Livre comme étant le compatissant et le miséricordieux, et Il a également mentionné qu’il était d’une moralité éminente.

Lorsqu’Abou Bakr رضي الله عنه s’en alla, le Prophète (ﷺ) se tourna vers ‘Aïcha رضي الله عنها à la fois plaisantin et blâmeur, et lui dit : "As-tu vu comment je t’ai défendu de cet homme ? Ô Anas (qui était le servant du Prophète (), prends ce dirham et pars donc nous acheter du raisin."